Durant ces dernières années, il relève du constat que les différentes crises dans certains pays dont la Côte d’Ivoire, ont mis à mal le vivre ensemble entre les migrants et les autochtones. Il est donc de plus en plus question de valoriser la migration et de lui permettre d’être un axe de développement autant pour le pays d’accueil que pour le pays de départ.

Dans ce contexte, le Maroc initie depuis plusieurs années, une politique migratoire ambitieuse visant à renforcer ses liens avec ses ressortissants installés à l’étranger et favoriser l’intégration au Maroc des immigrés originaires de l’Afrique de l’Ouest. En atteste les memoranda d’entente signée entre le Maroc et les différents pays que sont le Sénégal (en juin 2013), la Côte d’Ivoire (en janvier 2015) et le Mali (en février 2019), des accords de coopération pour la réalisation d’actions de coopération en matière de migration entre ces différents pays.

Face aux nombreux défis communs à ces pays liés à l’élaboration ou à la mise en œuvre de leurs politiques migratoires, l’ONG PAIPS, de par son expérience, est certaine que le secteur associatif peut jouer un rôle important dans l’intégration des migrants car il est un relais de proximité avec les populations. Il est également un des acteurs de la mise en œuvre de la politique d’intégration par les actions qu’il met en place dans le domaine de l’éducation, de l’insertion professionnelle, du suivi social, de l’accès à la citoyenneté, favorisant ainsi l’accès aux droits et à l’autonomie.

Toutefois, si les organisations de la diaspora présentent de grandes capacités, surtout en matière de mobilisation sociale et de volonté de participer au développement local, elles souffrent d’un déficit d’actions d’appuis adaptés et de renforcement de capacités. Ainsi, les leaders d’associations, pour le cas général, n’ont que leur bonne volonté et leur motivation pour diriger leurs organisations respectives. De ce fait, quoi que motivés, les membres ne comprennent pas forcement les implications, les enjeux et les exigences liés à leurs engagements associatifs.

 Considérant les organisations de migrants et les associations de la diaspora ivoirienne ayant des projets en Côte d’Ivoire comme des acteurs de développement et de cohésion sociale auprès de leurs pays d’origine et d’accueil, ce présent guide vise à faire de ces organisations de véritables acteurs de développement en renforçant leur stabilité, leur structuration et leurs capacités opérationnelles.

       Le PAIPS et ses partenaires, forts de leurs expériences en matière de développement local, d’encadrement et d’appui aux organisations de la société civile, souhaitent, à travers le projet « Action de coopération sud-sud» de permettre à l’ensemble des acteurs d’avoir une compréhension commune des objectifs et des mécanismes de mise en œuvre du projet.

La loi no 60-315 du 21 Septembre 1960, relative aux associations en Côte d’Ivoire, pose les grands principes inhérents au contrat d’association. Toutefois, ce texte de loi laisse une certaine souplesse aux membres de l’association en ce qui concerne son fonctionnement et sa gestion, définis par les Statuts et le Règlement Intérieur de celle-ci.

            Quels sont les rôles et les pouvoirs des différents organes (Assemblée Générale, Bureau Exécutif, Conseil d’Administration et Commissariat aux Comptes) ainsi que ceux du Président, du Secrétaire Général, du Trésorier ? Quand leur responsabilité est  t-elle engagée et comment s’en prémunir. Quelle est la démarche à suivre pour créer une association en Côte d’Ivoire ? Cette démarche est-elle la même selon qu’il s’agit d’association de la  diaspora ? Comment réaliser une bonne gouvernance associative ? Comment mobiliser les ressources et assurer une gestion financière  saine d’une association ?  

Autant de questions auxquelles ce guide apporte des réponses en fournissant les clés et les outils pour une association légale et un mode de fonctionnement démocratique et efficace.